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  le blog anthologie

Pétrarque : un poète entre l’ascension et la chute...

21 Février 2008 , Rédigé par gentle13 Publié dans #anthologie

En partance pour la mythologie vous êtes priez de remonter votre tablette et d'attacher votre ceinture, notre avion va maintenant prendre son envol et direction l'Italie et plus précisemment  Florence
Gentle13

« Le lundi 20 juillet de l’an 1304, au lever de l’aurore, dans un faubourg d’Arezzo appelé l’Horto, je naquis, en exil, de parents honnêtes, Florentins de naissance et d’une fortune qui touchait à la pauvreté.  »
    — Epistola ad Posteros, (Épître à la Postérité) Pétrarque
Statue de Pétrarque
Statue de Pétrarque


Lorsque nous abordons la lecture d’une biographie romanesque, il faut savoir que nous entrons chez l’auteur par le truchement d’un récit. Claude Mossé a voulu rappeler qu’en dehors des thèses universitaires existaient des aventures humaines extraordinaires. L’âme inquiète et curieuse, assoiffée d’infini mais terriblement attachée aux plaisirs charnels de Cavis Francesco Petrarco (de son vrai nom Petracco), méritait ce livre qu’un large public pourra découvrir pour le septième centenaire de sa naissance.
Claude MOSSE : Pétrarque Vagabond amoureux
Claude MOSSE : Pétrarque Vagabond amoureux
Editions du rocher,
Pétrarque est né le 20 juillet 1304 à Arazzo. Son père est banni de Florence avec Dante (1302).

Le notaire Pétracco emmène son fils à Pise, puis en Provence à la suite du Pape Clément V après avoir obtenu un emploi à la Cour Pontificale d’Avignon .

Il commence ses études de droit à Montpellier (1319) puis à Bologne où il découvre la poésie lyrique en langue vulgaire. Orphelin en 1325, il revient en Avignon, ne souhaitant pas poursuivre ses études de droit, ni même aller plus loin dans la carrière ecclésiastique.

A 23 ans, il rencontre, dans l’église Sainte Claire, le 6 avril 1327, celle qu’il aimera et célébrera jusqu’à son dernier souffle et qu’il nomme Laure. L’identité de cette muse est, à ce jour, restée mystérieuse. Certains historiens pensent à Laure de Noves.

Avec son frère Ghérardo, qui fut également son compagnon d’études, il s’étourdit dans les plaisirs de la vie mondaine, mais, à ce rythme, l’héritage fondit comme neige au soleil.

Pour vivre, Pétrarque choisit le secours des Prébendes et reçut les ordres mineurs en 1330. Il devint alors le chapelain du Cardinal Colonna.

Cette charge lui permit de voyager fréquemment notamment en Flandre, en Rhénanie et à Paris.

Cette existence de nomade lui ouvrit les portes des bibliothèques des couvents et des cathédrales, où il découvrit de véritables trésors.

Son voyage à Rome (1336-1337) fut la révélation du monde antique.

A la suite de l’ascension (la première) du Mont Ventoux avec son frère et deux serviteurs, que les curieux pensaient voués à une mort certaine, il se convertit définitivement ce qui, loin d’apaiser cette âme inquiète et souvent instable, ajouta le tourment religieux, à ceux de la gloire naissante et de l’amour sans cesse écartelé entre l’extase et la rupture.

Son installation en Avignon, ne lui procura que des précieuses relations car la vie trépidante lassa peu à peu le poète qui acheta en 1337, la maison de Vaucluse.

Ce lieu privilégié permit à Pétrarque de donner naissance à toutes ses grandes œuvres. Son prestige, avec les années ne cessa de grandir. Il fut invité à démontrer devant le Roi Robert à Naples des talents artistiques qui lui valurent d’être couronné "Grand Poète et Historien" à Rome en 1341.

Sa rupture avec les Colonna (1347) permit au Poète, durant les 3 années qui suivirent, de sillonner le Nord et le centre de l’Italie. Ce qu’espérait Pétrarque, c’était la sécurité financière qui lui permettrait le libre choix de ses activités.

C’est dans cet espoir qu’il accepta la protection des Visconti à Milan, puis celle de la Sérénissime et enfin celle des Carrare à Padoue.

Son voyage à Prague (1356) fit de l’ancien fils de notaire un Comte palatin. N’oublions pas les missions diplomatiques auprès de l’Empereur venu en Italie (1354-1356) et celle auprès du Roi de France à Paris (1361) qui permirent à l’envoyé des Visconti d’être l’insigne orateur de la concorde.

Son existence sinueuse et agitée est la preuve d’une inquiétude véritable qui tiraillait l’homme entre la chair et la foi, la retraite et la vie mondaine.

Le poète constata rapidement son inaptitude à suivre les pentes abruptes du renoncement ascétique. Cette voie qu’emprunta son frère ne serait jamais la sienne, mais il sut peu à peu partager son temps entre un labeur acharné, la prière, la méditation des textes sacrés et la lecture des anciens et la révision de ses propres créations. Pour ce poète humaniste, primaient les œuvres latines.

Il s’efforce alors d’égaler les anciens dans leur langue. Il écrit des lettres comme Cicéron et un poème épique (les Bucoliques) comme Virgile.

Il entretient des relations avec les grands de ce monde, l’empereur, les papes... Le décès de sa muse, Laure, emportée par la grande peste de 1348, rend à l’Italie le poète touché en plein cœur.

Il partage les 25 dernières années de sa vie entre les environs de Milan et ceux de Venise, se consacrant tour à tour à la littérature profane et à la littérature sacrée, à ses "rimes" d’amour et à ses ouvrages .

Il expire, dit la légende, sur un manuscrit d’Homère, à Arqua près de Vicenca à l’âge de 70 ans.

Il laisse une œuvre considérable, en partie inachevée. Les véritables monuments de son labeur sont les poésies latines, les Eglogues (1336), les Epîtres Métriques et l’Africa, inachevé, poème épique consacré à Scipion.

Le titre de gloire de Pétrarque, c’est son œuvre écrite à italien , Le Canzoniere et les Trionfi.

Le Canzoniere, recueil de 336 poésies, intitulées initialement Rerum Vulgarium Fragmenta (les fragments de choses en langue vulgaire) est presque exclusivement consacré à l’amour du Poète pour Laure. Ces Poèmes composés puis repris, pendant plus de quarante ans, occupèrent Pétrarque jusqu’au seuil de sa mort, véritable livre d’heures d’une âme sans cesse en équilibre entre l’ascension et la chute.

Les "Trionfi", est une œuvre dans laquelle Pétrarque vers 1352, essaie de rivaliser avec l’auteur de la Divine Comédie en donnant, dans le cadre d’une vision épico-dramatique, un sens philosophique à sa propre histoire.

Pétrarque partage avec Dante et Boccace, le mérite d’avoir révélé l’Antiquité à l’Europe qui adoptera, pendant près de 3 siècles, ce modèle.

Pétrarque est le précurseur indiscutable de la Grande Poésie lyrique du XIX ème siècle et c’est, à nos yeux, là que réside son extrême originalité. Il a su se dégager de toutes les influences provençales, bolonaises, florentines, pour nous parler quatre siècles avant Léopardi, de l’amour, de la Patrie, de la mort, de la nature et de Dieu, employant une langue poétique souple et musicale qui font de ce poète un voyant que ni l’espace ni le temps ne pourra atteindre.

"Les cheveux d’or naguère étaient à Laure épars,
qui les entrelaçait en mille tendres nœuds,
Et la belle clarté brûlait outre mesure
Des beaux yeux qui en sont maintenant si avares

Et il me paraissait (était-ce vrai ou faux ?)
Que la pitié avait coloré son visage
Moi qui gardait au cœur la mèche de l’amour

Faut-il s’émerveiller que soudain j’aie brûlé ?
Et sa démarche était non de chose mortelle,
Mais d’une créature angélique, et sa voix
Résonnait autrement que la parole humaine.

C’est un esprit céleste et un vivant soleil
Qu’alors je vis ; si maintenant elle a changé,
La plaie ne guérit pas quand l’arc est détendu."

Canzoniere (le chansonnier)

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P
Bonjour...oui  ,effectivement  , il y a une  lacune  tres  importante  au  niveau  de l'enseignement  ,En  effet, je  constate  chez  mes  petits enfants, un manque de lecture  flagrante  , on met les charrues avant  les  boeufs....Par  éxemple  à  l'école , juste  après  la  maternelle, à  6 ans  et  demis ,   on les   installe devant un  ordinateur....Or ils    apprendront à  lire   à 7  ans...Pourquoi ne  pas  leur apprendre  à lire  avant  , et une  fois  qu'ils maitrisent la langue....les mettre  devant  l'ordinateurIl  est  bien évident  qu'ils  préfèrent  pianoter  sur l'ordi , que  tourner  les pages  des  livres... ...Moralité...à  8  ans  ,la  moitié  des élèves ont  des difficultés pour  lire...(  et  pour écrire ) ....Pierre...
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