Le Viel ermite
Il était une fois à l’orée d’un bois.
Vivant là depuis l’aube des temps, un immortel que les Dieux d’antan ont tant aimé. Mais il vivait là ses derniers temps. Son époque étant révolue il devait partir.
Il était vieux, il était sage, le visage ridé par les années, fatigué par la besogne incessante, les allées et venues des pèlerins venus le consulter pour toutes sortes de conseils avait eu raison de sa santé.
Son âge ? Difficile à deviner ! Mais c’est sans importance, tout ce qu’il voulait c’était s’assoupir et ne plus se réveiller, un sommeil éternel et sans rêve.
Seulement chaque matin il se réveillait, apparemment on ne voulait pas lui accorder ce repos bien mérité !
La question est pourquoi ?
Qu’a-t-il fait pour mériter pareil châtiment, les Dieux d’antan ne lui ont rien dit, ils l’ont laissé là abandonné et livré aux hommes pétri de scrupule de méchanceté et d’hypocrisie.
Tel est le monde dans lequel il doit survivre, un monde noir triste et sans espoir c’est du moins comme ça qu’il le voit, avec ses yeux d’un autre temps. Un temps où les hommes était proche de la nature et vivait en bonne harmonie.
Aujourd’hui voilà où nous sommes :
Un acte gratuit, la volonté d'aider l'autre, de partager leurs semble totalement étranger et même louche, cela cache une volonté de faire de l'argent, c'est forcé il y a un truc. Même les actes les plus anodins sont source de méfiance, aider une personne âgée à porter ses sacs trop lourds (je dois les rassurer, je ne vais pas m'enfuir avec leurs courses), tenir la porte à une personne pour la laisser entrer... Les gens sont sur la défensives, méfiants... les valeurs que j'ai reçu par mon éducation forte classique n'ont plus court ou elles sont perçues comme une duperie (vais-je abuser de la personne âgée sans défense ?, si je tiens la porte c'est que je veux draguer la fille...). J'avais reçu des valeurs qui n'ont plus courts, aider l'autre était la plus belle récompense, où est passé l'esprit chevaleresque, l'honneur, la dignité ?
Aujourd’hui, la nature tend à disparaître au profit du béton, l’eau jadis claire est pure, est contaminé par les pesticides en tout genre, l’air et la terre n’en parlons pas c’est pire encore. Quant à l’homme c’est un animal de la pire espèce, le plus grand prédateur que notre Mère la terre ait porté.
Un cri d’alarme, un cri de détresse, la terre saigne se desséché un jour elle nous fera payer chèrement nos outrages et notre arrogance, tôt ou tard l’homme devra courber l’échine devant sa puissance dévastatrice.
Voilà le discours du Viel immortel qui malgré tout se dit : à quoi cela sert-il, l’homme est sourd comme un pot, tout ce qui compte pour lui c’est son enrichissement personnel et pour d’autres peu importe les conséquences.
On pourra m’objecter tout ce qu’on veut, je n’en démordrais pas, peut être que sur le long terme les solutions existe ou existeront si tant est que les hommes prennent d’autres décisions où agissent avec plus de conviction et moralité et de ne plus considérer l’argent comme étant la seule valeur de notre société. J’ai fait le tour de la question des quantités fois : le statut social, le paraître voilà les valeurs que certains véhicules et font d’eux même des jouets d’une société qui un jour les rejetteront. Il n’y a rien de matériel qui ne dure « ad vitam aeternam »