Bataille de Vouillé
La bataille de Vouillé, qui s'est déroulée au printemps 507, est une bataille qui opposa les Wisigoths, au sud, aux Francs, au nord. Cette bataille vit la victoire des Francs, les Wisigoths perdant leur roi Alaric II au combat et étant contraint de laisser un vaste territoire (midi de la France) aux vainqueurs.
Le lieu précis de la bataille a été contesté, entre Vouillé et Voulon.
Au printemps 507, sous le commandement de Clovis et de son fils aîné Thierry, l'armée franque franchit la Loire en direction de Poitiers. L'armée des Wisigoths conduite par le roi Alaric II marche au nord pour limiter sa progression en espérant que les Ostrogoths les appuieront, mais ceux-ci sont immobilisés par la menace que les Byzantins font peser sur leurs terres, sans doute en concertation avec Clovis.
Malgré ses craintes, le roi Alaric II se résout alors à engager le combat. La rencontre a lieu dans la plaine de Vouillé, près de Poitiers. Le combat débute à l'aube, les cavaliers wisigoths employant sans doute leur tactique habituelle faite de charges successives auxquelles les Francs opposent un mur de francisques.
Un terrible corps-à-corps commence, jusqu'à ce que le roi Alaric II soit tué par Clovis en personne qui a fondu sur lui au péril de sa vie dès les premiers instants de la lutte. Cet épisode n'est guère surprenant et est probablement conforme à la réalité car Clovis est considéré par les chroniqueurs contemporains et ultérieurs comme un redoutable guerrier, à l'image de son père.
Comme pour la bataille de Tolbiac contre les Alamans, cette mort apparaît comme un « jugement de Dieu »[réf. nécessaire] et marque la débandade des Wisigoths qui s'enfuient vers le sud, emmenant avec eux l'héritier du royaume : Amalaric. L'infanterie auvergnate, ralliée aux Wisigoths et menée par le fils de Sidoine Apollinaire, est massacrée sur place par les Francs. En milieu de matinée, la bataille est déjà finie.
Cette victoire ouvre pour Clovis la route du Midi. Il réussit dès 508 à conquérir Toulouse ancienne capitale des Wisigoths, puis temporairement le Narbonnais qui sera repris par les Ostrogoths après l'échec du siège d'Arles. Il s'empare également de l'Aquitaine, de la Gascogne, du Languedoc et du Limousin, ce qui consacre la domination franque sur l'Auvergne.
La Provence est laissée aux soins des alliés burgondes qui échoueront devant Arles, ce qui convient à Clovis puisque les Burgondes en resteront affaiblis ; en effet, Gondebaud a vidé son trésor et perdu ses soldats.
Cette bataille de Vouillé aura des conséquences lourdes : Clovis marque d'une empreinte durable les futures frontières de la France car ses successeurs, Mérovingiens, Carolingiens puis Capétiens, pourront se prévaloir d'une suzeraineté plus ou moins effective sur des territoires constituant plus tard le duché d'Aquitaine et le comté de Toulouse.
De plus, dès 508, Clovis installe sa nouvelle capitale à Paris, en lieu et place de Tournai, trop excentré par rapport aux nouvelles conquêtes.
Le lieu précis de la bataille a été contesté.
Selon Henri Martin1, Voulon - et non Vouillé - serait le site de la bataille des Francs conduits par Clovis contre les Wisigoths d'Alaric II en 507 (Les lieux cités par Henri Martin dans son "Histoire de France" sont : gué de la Biche, plateau de Sichar, plaine de Voulon, Mougon)2.
L’évêque d'Orléans, Mgr de Beauregard, estimait également que, selon la Société des antiquaires de l'Ouest, « cette bataille célèbre ne s'est point livrée à Vouillé, dont jusqu'ici elle a mal à propos porté le nom. […] L'action avait dû s'engager au sud de Poitiers, aux anciens gués du Clain à Mougon, et surtout à Voulon, en face desquels [M. de Beauregard] a retrouvé les restes du petit et du grand camp de Clovis, et qu'elle s'est terminée dans les plaines en avant de Champagné-Saint-Hilaire ; de sorte que, si désormais on veut désigner par un nom moderne de combat si fameux dans nos annales, c'est celui de Voulon et non celui de Vouillé qu'il faudra lui donner3. »