Poésie et poète Russe
Gentle13
Sergueï Alexandrovitch Essénine (en cyrillique Сергей Александрович Есенин, également transcrit sous la forme Essenine ou Serge Essénine ou même Esenin) est un poète marquant de la Russie du vingtième siècle. Né le 21 septembre 1895 (le 3 octobre selon le calendrier grégorien adopté en Russie dès février 1918), il mit fin à ses jours le 28 décembre 1925 à Léningrad.
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Cet éternel adolescent n’est pas sans nous rappeler l’image de Rimbaud parcourant "de ses souliers blessés". Le long serpent des routes qui menait à la Capitale. Un jour de Printemps 1915, Sergueï entre dans St Pétersbourg, la ville trépidante et magique.
En quelques mois à peine, cet ange aux yeux d’infini, à la démarche aérienne qui semble incarner la Russie ancestrale dont les steppes portent les racines, fait chavirer le tout Pétersbourg.
Sergueï fait paraître en 1916 son premier recueil Radounitsa que l’on pourrait traduire littéralement par "temps d’allégresse."
Les années qui suivent matérialisent, comme le chant de la terre dont il semble porteur, sont irrésistible ascension, mais la lumière possède toujours son pendant de ténèbres et cette admirable réussite littéraire et poétique s’accompagne d’une vie tapageuse. Le poète quitte sa terre natale pour suivre la belle danseuse américaine Isadora Duncan.
La rupture de ce couple en vue ramènera le poète dans son pays en 1921. A son retour, Sergueï fut littéralement porté en triomphe comme l’enfant prodige. Ses faits et gestes devinrent des modèles jusqu’à son suicide en 1925 qui déclenchera de véritables vocations pour la mort.
Une foule immense assiste à ses obsèques, les poètes se bousculent autour de leur idole et quelques temps plus tard, une amie du disparu s’immolera sur sa tombe.
Dans ce journal, livre de bord où les poèmes nous coûtent la vie d’un artiste à la fois sensible et furieux, sans cesse entre le choix et l’abandon, les rires et les pleurs, nous retrouvons les racines même de la lumière chevauchant l’étalon de la mort.
Fragile équilibre d’une âme errante qui sillonne les routes à la recherche du mirage inconstant du destin.
Trois mois avant son suicide, le poète épouse la petite fille de Léon Tolstoï, Sophie.
Les poèmes de ce journal dessinent au fil des pages, la silhouette attachante et terrible d’un artiste à la recherche d’un verbe au delà du monde, pour éteindre le feu de son âme dévastée.
Ce recueil est plus qu’un témoignage, il représente le drame intérieur d’un homme dont les vers incarnent l’indicible langage des cœurs assoiffés près des puits recouvert par le voile absurde et cruel du quotidien.
Le présent ouvrage s’achève par trois documents pris sur le vif et quelques photographies du poète et de ses proches.
"...La lune est morte.
A la fenêtre point l’aube bleue.
Ah ! nuit de misère !
qu’as-tu encore manigancé, ô nuit !
Je suis là, en haut-de-forme.
Personne.
Je suis seul...
devant le miroir brisé... "