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  le blog anthologie

Guy Jean : un poète à la proue de la vie

3 Mars 2007 , Rédigé par gentle Publié dans #anthologie

Je reprends mon bâton de pèlerin et je repars sur les chemins à la recherche de nouveaux poètes, là, je dois dire que j'ai fais grâce à Victor VARJAC une sacrée découverte. Quand je lis de tel texte je suis transporté vers un ailleurs où les mots sont une douce musique qui viennent bercer ma vie. Plus de violence ni de bruits intempestif, plus de cris ni hurlement de klaxon, ni de sirène non là le calme, la quiétude, la sérénité d'un monde où les maux disparaissent comme par enchantement.
Je vous laisse mes ami (es) en compagnie de Guy et Victor savourer ces moment intenses, ce plaisir de se vouloir poète et écrivain afin de charmer vos sens (à vous mesdames) qui êtes l'inspiration première des mes écrits. Bien à vous messieurs qui me suivez régulièrement ici et sur passionpoesie je vous dis à toutes et à tous un grand merci
Amicalement
Armando




Guy Jean : un poète à la proue de la vie
lundi 19 février 2007.
 
Je vais vous parler aujourd’hui d’un poète tout à fait étonnant que j’ai rencontré lors du dernier festival du livre de Nice. Il se nomme Guy Jean. Il a vu le jour de l’autre côté des mers sur les bords de la baie des chaleurs, en Acadie.
Guy Jean : Du sang sur les Astilbes
Guy Jean : Du sang sur les Astilbes
Ecrits des Hautes Terres Collection « Cimes, EAN : 9782922404388
Ce sont des paysages merveilleux qui virent la naissance de ses premiers poèmes et lorsque j’ai découvert les recueils de cet artiste, ce fut pour moi, un véritable évènement.

En effet, cette poésie possède à la fois le trait, la fulgurance, mais ce qui est très rare de nos jours, cette part de sensibilité qui plonge chaque mot dans la gorge du coeur.

Ce peintre du langage trace au couteau la marche du sang qui troue la toile de notre quotidien et bouscule notre pauvre mémoire. Guy Jean nous parle aussi de la cruauté du monde où il n’existe aucun bouclier capable de protéger l’homme du mauvais sort. Le poète s’intéresse également au temps, cet espace éphémère et terrible, où le jour disparaît sans cesse entre les aiguilles de l’heure et les doigts crochus de la nuit... Et puis il évoque cette indifférence où les hommes se croisent, se bousculent sans jamais se voir. Ce décor aveugle et cruel marque au fer rouge notre poète. Le dialogue, se traduit c’est avant tout par la rencontre entre deux êtres, deux mondes, deux solitudes, avant que la mort ne vienne frapper à la porte du soir et Guy Jean l’exprime magistralement dans la rivière de ses poèmes.

Mais n’oublions pas l’amour, l’amour omniprésent ; qu’il porte le masque de la révolte, de l’indignation, ou même qu’il incarne cette quête de la réconciliation avec les origines de cette humanité entre le Serpent de la Connaissance et l’Innocence sous le Pommier ! Mais lorsque Guy Jean nous propose « Sur le fil tendu des amours », nous entrons dans l’océan du désir où chaque vague est une promesse qu’une autre bouscule avant que la troisième ne vienne occuper un instant toute la scène. Ainsi passent les jours sous la meule du quotidien. Mais entre oubli et regret, nos rêves n’ont pas épuisé toutes les graines. La beauté ouvre la cascade toujours neuve du plaisir. Des odeurs, où prend racine la danse des corps, invente des étoiles au ciel des jeunes filles mêmes si les blessures serrent de refuge ou de fuite à nos étreintes déçues.

Attention, le poète met en garde celui qui possède la lucidité, celle qui écarte la lumière et dont le regard ne perçoit jamais les bras tendus des secrets ni l’aveu sur les lèvres de la chair. Comme tout artiste véritable, Guy Jean nous convie à partager une expérience insolite. En effet, à l’occasion d’une nouvelle connaissance que fit notre poète avec un bédéiste de renommée internationale, Edmond Baudoin, il fut décidé la création d’un ouvrage à quatre mains : « les blanches feuilles où dansent nos âmes ». Ce livre traduit l’inspiration mêlée de ces deux artistes. J’avoue que le résultat est étonnant car la maîtrise dont ces deux créateurs ont fait preuve, nous pousse dans les bras d’une aventure unique entre le lecteur, le poète et l’illustrateur. Un « journal d’atelier » conclut l’oeuvre et sert de guide à celui qui découvre la quête merveilleuse entre le Verbe et le trait, le mot et l’image.

Je voulais avant de vous quitter attirer votre attention sur un autre recueil « Et l’eau répondit... ». L’eau, cet or bleu du XXIe ne pouvait laisser indifférent un poète, et encore moins celui qui passe ses jours dans la musique des rivières.

Guy Jean multiplie les expériences, car un artiste ne peut que poursuivre sa voix sur les chemins inconnus où la Terra Incognita garde jalousement les trésors de secrets ancestraux toujours à découvrir. L’artiste est un conquérant, un explorateur, un pionnier qui, au péril de sa vie, doit repousser sans cesse, les limites de son art. Guy Jean appartient à cette race de poètes jamais rassasiés, qui remettent toujours au lendemain la halte que la plupart ne cesse de réclamer. Mais le verbe n’attend pas et l’artiste se doit de le servir, sans aucune réserve. N’est-ce pas là, justement, que réside la grandeur et la majesté de ce poète d’exception.

" Le jour disparaît au bout du sillage
à la dérive
A la faveur de la nuit
les étoiles raconteront
la profondeur du temps

Les liens noués à s’en briser le cœur
la longue vibration des peines et joies
les trésors qui nous glissent des mains éclatent en mille larmes
les montages, les ruelles, leurs odeurs
la soif, les deuils, les objets de famille
les corps qu’on a servis dans l’amour et la maladie
La mémoire coule au fond de la mer
je me retourne face au vent
la mort se lève au large... "

(Extrait de"Terres frontalières du quotidien"

"Ton absence m’écrase
je deviens pierre
je ferme les yeux
te ramène tout autour de moi
tisse à neuf le cordon ombilical
mère mienne, toute mienne.

Sarcophage de pierres précieuses
j’y couche ton corps
ne s’arrachera jamais plus du mien.

Qu’a-t-on besoin du père
en marche vers l’ailleurs ?

Ma mémoire décompose ton visage
je ne puis retenir l’odeur du lait
sur ton sein.
Ton absence m’écrase
je deviens pierre."

Extrait de "Les blanches feuilles où dansent nos âmes"

" Si la rivière était à sec ?

La rive ridée
comme chagrin en deuil.

Un trou
une échelle de bâtons ficelés
à dix mètres les coups de pelle
poursuivent un mince filet d’eau
chaque jour plus loin de la lumière
chaque jour plus faible
chaque jour la soif
plus creuse que le puits.

Les pieds dans la boue sèche
perdue la route vers l’autre monde."

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G
Bonjour Arhti tout le plaisir est pour moi, j'avoue aussi être intéressé.BisesGentle13
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A
très très tentant...Je vais l'acheter et on en reparlera.Merci de me donner des envies!<br /> bises<br /> Arthi
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J
Tu as raison, c'est un poête dont on lit les vers avec émotion. Beaucoup de force
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L
c'est de beau extraits que tu nous montres, encore une jolie découverte<br /> accompagnée de mile bisous sous une journée ensoleillée et venteuse
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C
merci pour ces beaux extraits ... je te souhaite un très bon week-end ! bisousssssssssss !!! christel
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