Les amours d'antan
Que reste-t-il des nos amours
Quand le temps est passé et qu’on l’a laissé filer
Inconscient du bonheur que l’on a sous les yeux
On s’obstine à croire qu’il n’est pas pour soi
Tel est le cas pour bon nombre d’entre nous
Rien n’est plus terrible que celui qui ne veut ni voir ni entendre
Le temps a passé et l’être vieilli
A force d’attendre sa conscience s’est raidie
Le temps a passé et son visage s’est flétri
Mille blessures ne suffiront pas à le guérir
Cependant le temps permet l’oubli
Malgré les complots ourdis
Par amour l’être s’est soumis
Et en retour il fut puni
Quel mal a-t-il commis !
Celui qui aime ne peut être blâmé
Et pourtant lui fut banni
Et sa vie durant il fut accablé.
A qui la faute se demande l’être ? La faute à pas de chance se dit il comme pour se convaincre qu’il n’avait rien à se reprocher ou pour rejeter la faute sur quelqu’un d’autre que lui-même. Telle est l’histoire…
Gentle13
Femme je vous aime
Bonne journée
Gentle13

Des mots des phrases des idées
Etre le mot ou celui qui dicte le mot ?
Entre le mot et la phrase toute une conjugaison se décline
Féminin ou masculin
Singulier ou pluriel
Lire et écrire
C’est aimer le verbe
C’est aimer la femme qui le cite
C’est lire en elle la passion qui l’anime
Les mots, les phrases tout un programme
On se délecte, on se déchire, on s’aime
Les mots à couvert, les mots découverts
Les mots d’amour les mots de haine
Il y a longtemps déjà,
Que j’ai découvert ce rythme de vie
Cette étincelle qui anime mes nuits sans sommeil
Du livre à l’écriture c’est la page qu’on tourne
Page blanche ou griffonnée
Belle ou moche
Ardente et passionnée
Femme je vous aime
Sensuel ou pudique
Les mots se dévoilent distance
Cachés dans la phrase ils arborent un fier sourire
Ubiquité, ambiguïté un mot peut en cacher un autre
Cherché le mot et vous créerez la phrase !
Cherché l’homme et vous trouverez la femme !
Aragon le disait…
Le mot est à la phrase ce que la femme est à l’homme
L’un sans l’autre ça n’a pas de sens
La femme est l’avenir de l’homme
Il suffit de le dire ?
Non ! Il suffit d'y croire !
Croire et vouloir
Foi et volonté
Le verbe contre le mot
Le verbe et le mot
Masculin féminin
Singulier pluriel
C’est dans la femme qu’on trouve l’ivresse de la vie
Un mot, une phrase qui meure
C’est la vie qui s’éteint
Une femme qui meure c’est la vie qui ne nait pas
Paradoxe ou évidence ?
Leonardo Rosa
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Né à Turin en 1929, Leonardo Rosa s’intéresse à la poésie et à la peinture depuis l’enfance. Il est à l’origine de la première revue de poésie parue dans l’Italie de l’après-guerre « momenti » qu’il a créée alors qu’il était âgé seulement de 18 ans. à Turin en 1929, Leonardo Rosa s’intéresse à la poésie et à la peinture depuis l’enfance. Il est à l’origine de la première revue de poésie parue dans l’Italie de l’après-guerre « momenti » qu’il a créée alors qu’il était âgé seulement de 18 ans.
Apparition du silence
Leonardo Rosa
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Propos du livre
Apparition du silence nous donne une méditation sur les frontières des mots et leur place dans le monde contemporain. Il est constitué de trois textes, Charivari, La peau des mots, Apparition du silence, tous trois liés aux séjours du peintre dans les Cyclades, qui forment le recueil d’un poète inattendu et retrouvé.
Dès avant 1997, date à laquelle il donne à nouveau un texte à la publication, avec Les Chariots du ciel (éd de l’Amourier), Leonardo Rosa forge le projet d’une exploration comme méthodique de son rapport retrouvé à la langue, aux mots, à la poésie. Apparition du silence constitue le résultat de cette exploration… Le bref et saisissant texte de Charivari présente au lecteur l’image d’un poète “ traqué par les bruits, cerveau en bouillie ” ; autour de lui se dressent deux monuments poétiques Apparition du silence et La peau des mots. La peau des mots naît au moment où le mot apparaît “ comme un être vivant ” : toute violence qui lui est faite, nous est faite ; dépouillée de son sens, anéantie, violentée, mise à mort, la langue risque de devenir arme pour nous agresser et nous soumettre. Si Leonardo Rosa assigne à la poésie la fonction de dire les risques que courent les mots, et nos souffrances comme leurs souffrances, c’est en elle aussi qu’il va chercher un espace apaisé, celui dans lequel on s’installe au moment de Apparition du silence, hors des fracas et de la vulgarité, dans un partage à lèvres mi closes…
Le projet poétique de Leonardo Rosa dit ainsi la souffrance des mots et des hommes, pour laisser se lever, paradoxale, une parole du silence : leur possible réconfort.
La traduction française est due à Bernard Noël.
Extrait
La traduction française est due à Bernard
1.-
quand il ne reste
imperceptible
que le murmure de la nature
j’ai besoin de me taire
je m’écoute
enveloppé dans le silence
2.-
mugissement de la mer
battement des vagues
contre les flancs de l’île
la respiration du silence
3.-
le silence a des odeurs de vert et de mer
ce parfum me pénètre
4.-
dans le silence je me sens transparent
et tu peux passer à travers moi
5.-
peut-on regarder le silence ?
Un second extrait :
si les mots ont un corps
qui nourrit le corps des mots ?
mots fatigués
mots dénudés
mots désossés
*
si les mots sont le corps de la pensée
en quelle matière sont les pensées ?
mots disséqués
mots tant usés
mots exténués
mots en suspens comme dentelles d’air
17
Mystification
Surtout n’allez pas croire que tout est dit
Car vous serez forcément dans l’erreur
Car il y à tant dire et tant à faire
Mais le temps importe peu seul compte la vie
Il y a longtemps maintenant que cela c’est passé
J’errais seul drapé dans mon manteau du désespoir
Tout était gris tout était noir !
C’est alors que je l’ai vu…
L’être de lumière auréolé de sagesse
C’est l’histoire d’un mythe
Ou plutôt d’un ermite …
Qui est-il ?
Que veut-il ?
Il ne demande rien, il contemple l’histoire
Point de morgue ni d’arrogance
Juste la certitude que l’homme n’est pas sot
Mais qu’il marque de son sceau
Cette terre de son empreinte
Le mystère de la vie
C’est dans la naissance qu’il faut le voir
Au lieu de bêtement s’abreuvoir
Dans l’accomplissement de son devoir.
Cogito ergo SUM a dit Descartes
Je pense donc je suis
Mais qui suis-je ?
Utile ou futile
Le choix est cornélien
Entre deux maux faut choisir le moindre
Entre prétention et modestie
La tentation est grande
N’est pas forcément sage celui qui le dit
N’est pas forcément sot celui qui l’est
Le juste milieu c’est la mesure de son esprit
A être ce que l’on est et non à devenir ce que l’on veut
Il y à tant à dire
Il y à tant à faire
Qu’une vie ne suffirait pas
Alors armons-nous de patience et non de fusils.
• Fabre G., Sylvie
Mes amitiés
L'auteur
Sylvie Fabre G. née à Grenoble en 1951. Professeur de lettres.
Ses premiers textes paraissent dans la revue Sorcières, véritable aventure littéraire et féministe, à laquelle elle participe jusqu’en 1982.
Une rencontre décisive a lieu avec les Editions Unes et Jean-Pierre Sintive qui accueille ses premiers textes. Elle a depuis publié une dizaine de recueils et aussi écrit pour les éditions du Félin une prose sur l’esprit des lieux en Isère, sorte de géographie intime, rêverie autour du paysage et des êtres. Elle a collaboré depuis 1977 à une trentaine de revues et d’anthologies en France, en Belgique, en Espagne, en Grèce et au Québec. Elle aime travailler avec des artistes et a réalisé de nombreux livres avec peintres et photographes. Après une première bourse obtenue en 1997, le CNL vient de lui accorder une nouvelle bourse de création
Sylvie Fabre G.
a
Il y a des soirs propices à la rencontre, des soirs si doux, tissés dans la lumière qui s’effrange sur la montagne. Le ciel, ces soirs-là, laisse tomber sa fine étoffe. Elle s’enroule sur elle-même pour découvrir les portes d’un Désert. Celui-ci a un nom enraciné dans le végétal, le minéral et l’humain. Le monde l’oublie, mais le monde en Chartreuse est ailleurs.
Un homme y vit, au pied des grandes falaises où s’échouent les nuages, dans la traverse des âges et des vents. Il a choisi de dissoudre le mouvement immuable du temps et de changer la consistance de l’espace en faisant de leur route sans halte une éternité gravée de signes.
La première parole que j’entendis sur son étrange projet m’arriva portée par l’indéchiffrable douceur d’un de ces soirs, en mars. Nous étions trois avec lui dans son atelier. Deux femmes, et un enfant ouvrant des yeux qui s’étoilaient aux traits et boucles de l’inconnu. L’homme parlait de la mémoire des langues. De cette ligne d’écriture qui coupe les terres et les siècles, tous les signes et leur musique, pour arriver jusqu’à nous. Il racontait comment, d’instinct, sa main avait parfaitement maîtrisé la calligraphie. Son enfance s’était passée à recopier les lettres des divers alphabets, et il avait ainsi acquis la puissance créatrice de chaque langue, pénétrant son essence par le geste. Il s’était exercé avec patience à ressembler au scribe plus profond que le ciel et la terre dont parle Champollion.
Quelque chose, quelqu’un
Sylvie Fabre G.
Tu vois à la fenêtre les colombes, leur vol lent, mouvement aussi léger que celui de ton ongle sur la vitre givrée. Janvier bat son pouls glacé aux carreaux.
Tu as les doigts gourds des petits matins. Tes mains sont chargées de mots ramassés le long des chemins la nuit. Mots égarés de l’insomnie. Quelqu’un s’est couché dans ton sommeil. Sa misère agrandit la tienne. Deux corps étendus l’un sur l’autre, noir sur noir.
Ils ont dérivé sur la banquise. Le ciel a viré. Maintenant les flocons gardent une limpidité vide. Un volcan couve derrière le givre, l’hiver fond à ta fenêtre. Le bruit des sanglots ressemble à celui de ton ongle, il déchire la vitre.
Quelqu’un pleure, tu ne sais pas si c’est toi.
Michaux : Peintre et écrivain
Bonjour, je n'aurais pas l'outrecuidance de vous présenter aujourd'hui Henri Michaux que, bien entendu beaucoup connaissent autant comme écrivain que peintre. Je ne le connais que par ces écrits enfin un seul "la vie dans les plis" un petit livre tout à fait superbe et dont j'ai pris un immense plaisir à lire.
Amicalement
Gentle13
http://www.maulpoix.net/Plume.html
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L’aventure commença vers la fin de la seconde guerre mondiale avec l’achat de « Panorama de la jeune poésie française » de René Bartelé, publié à Marseille en 1943. Un poème toucha tout particulièrement Robert Bréchon qui avoua, que 60 ans plus tard, ce poème « emportez-moi » le touche toujours autant.
Puis, ce fut la découverte en 1946, dans la collection « Poète d’aujourd’hui » chez Seghers, de Michaux. Il y eut, plus tard, Raymond Bellour qui donna un « Henri Michaux ou une mesure de l’être » paru chez Gallimard, mais aussi, les introductions des oeuvres complètes en trois volumes à la bibliothèque de la pléiade, toujours chez Gallimard.
Tout semblait dit... Il n’y avait plus, peut-être, qu’à souligner ou suivre la route déjà balisée... Mais relever un défi, est avant tout faire acte de création. Pour atteindre son but. Robert Bréchon eut recours à l’écriture. Une écriture qui, ne cherche pas l’effet, une écriture, qui connaît le chemin de l’âme toute simple, toute pure. Avec cet ouvrage, Robert Bréchon réalise une synthèse entre l’homme et son œuvre, tout en respectant l’un et l’autre, ce qui représente un véritable tour de force.
Seul Michaux, artiste peintre, demeure quelques pas en arrière, laissant à l’écrivain le rôle principal, car l’oeuvre picturale connaît une audience universelle encore à venir pour la prose et la poésie.
Michaux est-il un poète à part entière, un poète véritable ? N’est-il pas plutôt un pionnier du monde visible, mais également et surtout du monde invisible ? Mais, me direz-vous, devenir comme dans le Nouveau Monde, l’aventurier des grandes plaines, n’est-ce pas justement incarner « le poète » dans ce qu’il a de plus authentique et de plus sacré ?
Michaux a suivi la piste des hallucinogènes pour atteindre et pénétrer dans des univers fantastiques. De ces expériences mystérieuses, le poète nous a laissé une écriture qui sent la foudre et où les éclairs de la vie claquent à l’intérieur de chaque mot, comme autant de paroles inconnues qui nous traversent, nous bousculent, transfigurant le pas minuscule de notre quotidien. N’est-ce pas ainsi que l’artiste se métamorphose en mythe ?
Hors de tous les courants, de toutes les modes éphémères, Michaux, a refusé tous les honneurs, les décorations, car il considérait que ’l’écriture ne suit pas, elle précède’. Il ne faisait que poursuivre une direction qui depuis sa naissance, ’lui fait choisir sa voie singulière’. Le poète se défiait de tout ce qui pouvait limiter, clore, enfermer, sa marche dans le doux ronron hypnotique de la ’ routine’.
Michaux savait maintenir « cet état d’éveil » qui s’exprimait par une présence active. ’Nous dormons notre vie, nous passons à côté d’elle, nous sommes des somnambules, l’ambition du poète c’est de parvenir à ce niveau supérieur d’éveil qui est à l’éveil ordinaire ce que celui-ci est au sommeil’
’j’écris pour me parcourir...’. L’écriture semble bien à la recherche du poète. De cette chasse naît, derrière chaque mot vaincu, un nouveau personnage ! Aussi le poète incarne-t-il ce ’fameux point d’interrogation en marche’. ’À la mesure, au limité, on aboutit plus, quoi qu’on fasse alors, on est dans les ondes sans fin du démesuré. D’une façon, c’est un peu un retour...’
’L’homme est un enfant qui a mis une vie à se restreindre, à se limiter, à se voir limiter, à s’accepter limité. Adulte, il y est parvenu, presque parvenu. L’infini, à tout homme, quoi qu’il veuille ou fasse, l’Infini ça lui dit quelque chose, quelque chose de fondamental. Ça lui rappelle quelque chose. Il en vient.’, nous confie le poète dans le dernier volume de la saga mescalienne, « les Grandes Epreuves de l’Esprit ».
Robert Bréchon nous montre dans ce livre indispensable à une approche plus profonde peut-être de « cet artiste univers » entre prose et poésie, tout ce qui exclut l’enfermement, cette limitation plus ou moins consciente de soi-même. Michaux n’a cessé, par le biais de ses phrases mouvantes, tendues comme une coulée de lave, d’exprimer les malaises de ce Mystère qui nous entoure.
Cette quête multiple, jamais achevée, prouverait la présence d’un mouvement que l’homme doit saisir pour atteindre le seuil où se tient « le vivant ». Tout est en devenir, tout est donc à découvrir, au-delà de ce temps aussi insaisissable que ce monde à trois dimensions.
Le livre de Robert Bréchon s’achève par « quelques renseignements sur quatre vingt années d’existence, sorte de guide qui permet au lecteur de comprendre le cheminement de « cet artiste cosmique » que nous sommes encore loin de cerner.
Il faudra, sans doute, plusieurs générations, avant que nous appréhendions l’oeuvre dans son ensemble. L’ouvrage de Robert Bréchon ouvre une brèche, admirable et terrible, offrant à notre regard stupéfait l’étendue de notre éternité, non aux confins des galaxies, mais bien à notre porte, dans la fuite innocente du contenu de notre sablier.
(mesure de l’homme -Henri Michaux)"... Il y a une solidarité des créatures
Contre les abus de pouvoir du créateur
Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes,
Et des bêtes"
... ..."Le problème de la nuit reste entier. Comment la traverser, chaque fois la traverser tout entière ?
Que mes secondes sont lourdes ! Jamais je ne les aurais crues si lourdes. Instants éléphantiasiques.
Loin de tout, rien en vue et pourtant comme des bruits à travers un filtre.
J’entends des paroles ininterrompues, comme si sans cesse, on répétait : Labrador, Labrador, Labrador, Labrador,
Labrador, Labrador. Une poche me brasse. Pas de fond. Pas de porte, et moi comme un long boa égaré... Oh espace, espace abstrait (...) (...)
Fatigué de monter, vais-je descendre ? Mais je ne suis plus fatigué. Je ne sais plus rien de ce qui est de la fatigue. Je ne la connais plus.
Je suis grand. Je suis tout ce qu’il y a de plus grand. Le seul peut être tout à fait grand. Où sont les êtres ?..."
"Grand, j’aimerais aller vers plus grand encore, vers l’absolument grand. Je m’offre s’il existe. J’offre mon néant suspendu, ma soif jamais encore étanchée, ma soif jamais encore satisfaite. Tout convient : le lieu est vaste. Plus vaste. Plus de fermeture. Pas de témoins. Fais signe si tu existes, viens, me prenant comme insecte dans une couverture. Viens tout de suite. Ceux d’en bas tirent sur moi, cerf-volant dans le vent, cerf-volant qui ne peut résister, qui ne peut couper sa corde..."