Le berger poète
"Dans un cadre magnifique, je suis Berger à la ferme des Courmettes... mais, tous les jeudi, je viens à Saint-Paul de Vence !" | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Après Les mots de source (Coll. de Bergier) et La rive avide, Bruno Gabelier nous entraîne dans un paysage où le verbe a un visage, celui de l’émotion. Comment ne pas succomber sous le charme de cette musique au rythme capricieux, qui provoque mais qui sait aussi bercer nos peurs, adoucir nos chagrins et perdre nos incertitudes.
Le poète a rompu nos amarres et nous descendons le fleuve de la parole et du vent.
Elle est là, toujours à portée de regard, à fleur d’imagination, elle s’empare du moindre geste, de l’esquisse même d’un sentiment.
Entre lune et soleil, larmes et sourire, la femme ouvre la maison de l’amour. Qu’il est doux ce mouvement de l’espace où la poésie de Bruno Gabelier enlace les dessins de Pascal Baudot.
Un livre et chevet avec lequel on oublie la blessure des tempêtes et le chagrin des naufrages.
A lire lorsque le ciel éperdu cherche "le chemin des rêves".
"De toi
il y a le cœur
le vent fauve sur les plaines
l’arrogance des couleurs
Où sont tes collines
et l’eau que tu offres ?
Du mouvement dans les jambes
de la robe jusqu’au bleu du ciel
je te vois un peu là où j’imagine."
Épanchement d’émois
vagues de gouttes extraites
du fond touché
mots labourés et semés
cueillis par des gestes soufflés
de brises et de tempêtes
J’écris par nature
les pieds campés au sol
avec le si accro
ché à l’oreille
et la main qui frôle l’encre
après la peau les yeux
la vie est belle, belle
Elle n’est pas parfaite et c’est tant mieux
Peindre les portes
agir, participer au mouvement
de la montagne, de la mer,
aux gestes des rues, aux visages
Recevoir, prendre et donner
Derrière les mots, il y a la voix
Derrière le sable, il y a le silence
Et devant... toi...
tu abreuves tes muscles et tes forêts