L'homme de la creuse( 2)
Mais bon que voulez-vous c’est comme ça la vie. Une fois le dernier client parti, le patron ferma son bar et rentra chez lui. Seulement il ne pouvait s’empêcher d’y penser, sans vraiment savoir pourquoi quelque chose chez elle l’intriguait, le tracassait même. Le lendemain, une fois son établissement ouvert, plus aucune nouvelle et personne ne semblait l’avoir aperçue depuis la veille, elle avait disparue comme par enchantement. Décidément se dit il en aparté quelque CHOSE ne tourne pas rond dans cette histoire, on ne peut pas disparaître comme ça du jour au lendemain sans laisser de trace. Il la chercha un peu partout mais en vain…
Anne-lise, était là au bout du chemin boisé par lequel elle avait quitté le village très tôt le matin, alors que tout le monde, en apparence seulement, dormait calfeutré au fond de leur lit les volets clos. Au bout dudit chemin, elle aborda une route goudronnée avec un panneau où était inscrit le nom du village Saint-Martin de Vésubie merci de votre visite
Ne connaissant pas du tout l’endroit, elle alla au hasard droit devant, elle finirait bien par arriver quelque part. En cours de route plusieurs voitures s’arrêtèrent à ses côtés pour lui demander si on pouvait la déposer quelque part, elle refusa poliment à chaque fois. Mais la fatigue, au bout d’un certain temps, qu‘elle eut du mal à définir, se fit sentir et elle ralentit le pas. Elle avait soif et faim elle devait trouver une solution pour y remédier combien de temps avait-elle marché ? Elle l’ignorait et au fond ce n’était pas important. Il fallait qu’elle mette le plus de distance possible entre elle et ce village, confusément elle sentait que si elle restait là il lui arriverait quelque chose de mal.
Derrière son dos les bruits de sabots d’un cheval la fit se retourner et là, elle vit une charrette chargée de foin avec un vieux paysan qui la conduisait, se sentant à ce moment en confiance, elle arrêta la charrette et demanda au paysan si elle pouvait monter à côté de lui, sans répondre il lui fit un signe de la tête. En cours de route, elle lui demanda où il allait ainsi il marmonna dans sa moustache le nom d’un village qu’elle eût du mal à comprendre « Saint-Sauveur-Sur-Tinée » mais ça ne lui disait rien vu qu'elle ne connaissait pas la région. D’ailleurs pour tout dire elle ignorait comment elle était arrivée ici. De charrette en voiture (sans faire de jeu de mot) elle finit sans encombre à quitter l’arrière pays niçois, une chance se dit-elle mais rien n’est joué d’avance non plus…
Entre temps, Jules Antonin, prit son courage à deux mains et décida à son tour de prendre la route et d’aller tenter sa chance ailleurs. Ici, il était considéré comme un paria, un être à part qui croit aux pouvoirs guérisseurs des fontaines, qui interprète les signes de la nature ect ect, ce qui d'ailleurs était mal vu par les villageois très superstitieux. Mais s’était sans compter la témérité dont Jules faisait preuve, il n’avait que faire de ce que pensaient les autres. Il prit la route sans savoir que son destin était en marche et que rien n’arrêterait ce qui allait se passer. Lui aussi partit très tôt le matin afin de ne croiser personne dans les rues de cet infernal village, là encore c’était sans compter la malveillance de certains qui lui en voulaient d’avoir hérité de ce petit lopin de terre tant convoité par certains. A la sortie sud du village, il prit le sentier pour le quitter discrètement, du moins le croyait-t-il! là, plantés comme des piquets « les vilains » l’attendaient de pieds ferme.