Les amis secrets ou laventure sacrée des arts
Amicalement
Armando
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Marc Blanchet est avant tout un poète qui, au fil des pages sait par le truchement d’une prose inventive, sensible, toujours à la lisière du poème, nous entretenir de cette princesse du verbe.... Source même de toute éternité.
Pour donner un titre à son ouvrage aussi vaste que le cœur, il s’est souvenu de Pétrarque, qui nommait les auteurs anciens grecs et latins qu’il admirait le plus : "les amis secrets".
Nous entrons donc toujours plus avant, dans l’univers artistique et secret de l’auteur. Nous sommes au cœur même de sa pensée et nous découvrons un monde où règne la poésie mais où la musique est loin d’être absente. M arc Blanchet nous fait découvrir des couloirs inconnus qui relie l’écriture musicale aux vers qui constituent le chant même de l’âme.
Le lecteur comprend alors qu’il n’existe aucune frontière entre les arts. Peinture, sculpture, musique ou poésie, ce sont là les enfants d’un même lit.
Nous découvrons de grands maîtres disparus mais aussi des contemporains qui font de cet ouvrage le carrefour des arts.
Chaque page agit comme une rencontre qui pénètre notre chair et notre esprit mêlant images et rythmes comme une lumière qui pousserait toujours plus loin nos derniers repères. La découverte est chaque fois synonyme de surprise, tant le pouvoir des mots est rendu à sa puissance première.
L’auteur nous donne envie de connaître ces artistes dont il nous brosse en quelques pages le portrait saisissant.
Dès les premières lignes, le lecteur cède au charme de la promenade. Il devient impossible de renfermer le livre sans l’avoir lu tout entier et la liste est impressionnante des noms et œuvres que l’on a notés au passage.
Cédez sans résistance à cette aventure poétique où vous puiserez les forces vitales de l’univers qui offrent à l’homme la première image du monde.
Marc Blanchet, Les amis secrets, José Corti -
Pour entrer dans la poésie de Marc Blanchet , on lira ses deux derniers recueils (dont je vous parlerai le mois prochain) Cheval blanc aux Editions Virgile et Meurtrières, Atelier la Feugraie.
Extraits
""Ne coupez pas le cordon qui relie le corps à l’enfant du rêve,/ le cordon astral à l’enfant aldébaran, ne coupez/pas le sang, l’or." Ces vers au début d’un poème de "Science ultime" du portugais Herberto Helder ont les vertus de la grande œuvre qui tient en une page : donner par le verbe une ouverture proprement musicale, créer un état de conscience que l’on peut appliquer en échelle sur notre chair, allant du périssable qui nous engendre au corps astral qui nous accompagne, peut-être, éternellement. Helder ne cherche pas à bâtir : il révèle. Prodiges et infini sont sa langue. A la différence d’Artaud - une œuvre du corps en voix de tête - Helder découvre dans le désespoir amoureux des vertus guérissantes. Ses livres sont d’incessantes noces. Ces vers cités sont à l’image de l’œuvre, un métal précieux forgé sur l’enclume. Le coup de marteau doit toujours être l’ époux de la lumière."