Les planches courbes
Gentle13
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Bonnefoy
Le père d'Yves Bonnefoy est ouvrier-monteur aux ateliers des chemins de fer Paris-Orléans, et sa mère est infirmière, elle deviendra plus tard institutrice. Il a une sœur aînée, prénommée Suzanne. Jeune, Bonnefoy passe à Tours des années mornes, pendant lesquelles il va souvent en vacances à Toirac, dans le Lot, chez ses grands-parents maternels ; lieu qu'il qualifiait de lieu d'exil: « le vrai lieu ». En 1936, la mort de son père bouleverse profondément sa vie. Il a alors 13 ans, et, désormais, il n'ira plus en vacances à Toirac, mais restera chez lui à étudier. Il effectue ses études secondaires au Lycée Descartes de Tours, passe un baccalauréat de mathématiques et de philosophie, puis s'inscrit en classes préparatoires à Tours (mathématiques supérieures et mathématiques spéciales). Il commence des études supérieures de mathématiques à l'Université de Poitiers, puis à l'université de Paris, où il s'installe en 1944. Depuis cette date, il effectue de nombreux voyages, en Méditerranée et en Amérique.
De 1943 à 1953, il abandonne l'étude des mathématiques, pour se consacrer à la poésie, la philosophie et l'histoire de l'art. Il se lie tout d'abord au surréalisme, ayant lu la Petite anthologie du surréalisme de Georges Hugnet, et après sa rencontre avec Christian Dotremont[1], avant de s'en détacher en 1947, critiquant la gratuité de l’imaginaire surréaliste. En plus du surréalisme, ses principales influences sont Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé et Gérard de Nerval, qui ont accompli selon lui « la véritable révolution poétique de notre modernité »[2].
Par ailleurs, Yves Bonnefoy est l'auteur de nombreuses traductions (principalement anglaises), notamment de Shakespeare. Depuis 1960, il est invité par de nombreuses universités, françaises et étrangères, et, en 1981, il est nommé à la chaire d'Études comparées de la fonction poétique au Collège de France, où il enseigne jusqu'en 1993. Son recueil Les Planches courbes, paru en 2001, est considéré comme un chef d'œuvre ; trois des sections de ce recueil figurent au programme des cours de littérature des classes de Terminale littéraire pour les années scolaires 2005-2006,2006-2007: Dans le leurre des mots, La Maison Natale et Les Planches courbes, section en prose (que l'auteur qualifie de récit en rêve) qui a donné son nom au recueil.
Les planches courbes "La pluie d'été"
Les rainettes, le soir
Rauques étaient les voix
Des rainettes le soir,
Là où l'eau du bassin, coulant sans bruit,
Brillait dans l'herbe.
Et rouge était le ciel
Dans les verres vides,
Tout un fleuve la lune
Sur la table terrestre.
Prenaient ou non nos mains,
La même abondance.
Ouvert ou clos nos yeux,
La même lumière
Ou encore ceci tout aussi magnifique
"Une pierre"
Matins que nous avions,
Je retirais les cendres, j'allais emplir
Le broc je le posais sur le dallage,
Avec lui ruisselait dans toutes la salle
L'odeur impénétrable de la menthe.
Tes arbres sont en fleurs devant le ciel,
On peut croire qu'il neige,
Maisla foudre s'éloigne sur le chemin,
Le vent du soir répand son trop de graines
J'arrêtrais là car cela continue sur une centaines de pages, des couts poèmes sublimes à lire. Quand vous commencer vous êtes entraîné bien malgré vous à poursuivre cette lecture. Il est de la même étoffe que Jean-Michel MAULPOIX et Henri MICHAUX voilà des personnages de grandes qualités qui nous invitent à lire et à nous sortir des ornières de la vie quotidienne et/où le temps semble s'arrêter comme figé, un instant très brèf où on se plonge dans un univers de douceur et de tendresse. Là, la vie n'est plus diabolisé mais idéalisé voire divinisé. Un solfège poétique où les mots ne sont plus des armes mais des notes de musique.
Gentle13