Dans ce petit opuscule, recueil qu’édite la revue Poésie en voyage, dans une collection appelée : La Porte ; nous nous retrouvons dans un voyage en territoire alpin. Ce Jardin alpin n’est pas décrit. Geneviève Roch n’a pas cherché à nous décrire l’espace, mais plutôt à nous donner à voir, à entendre et à sentir comme à ressentir l’esprit du lieu. Elle nous donne à lire des sensations, des impressions, des évènements sonores ou visuels. En cela, elle nous offre plus que le paysage. Elle offre un vécu du lieu.
| l’instant se propage où la douceur de l’air s’accorde à la lumière au son multiple et continu pressant de ces petites voix aériennes |
Geneviève Roch nous entraîne à découvrir le paysage derrière le paysage, l’univers caché à celui qui ne sait pas regarder, écouter, sentir, en un mot s’arrêter pour s’imprégner et découvrir ce qu’est vraiment le lieu lorsque que nous acceptons d’être partie du lieu et non plus voyeur du lieu.
Alors viennent s’exprimer des évènements qui nous font nous demander :
| qui appelle qui se cache là ? si invisible et si présent |
Et si nous persévérons, acceptons de rester ouvert :
| une clarté subite inonde les cavités la pierre s’éclaire |
Alors le monde devient un interlocuteur, sujet de la conversation que nous avons avec lui et :
| le monde à l’entour s’excède en instance de chuchotement |
Puis vient cette poussière de sens qui favorise quelques balbutiements à fleur d’aube. Un dire vient précédant toute pensée.
En fait, Geneviève Roch nous parle de ce Jardin alpin, comme un poète parle de sa rencontre avec une œuvre d’art. La démarche qu’il suit pour arriver à dire la phrase silencieuse qui est en face de lui. L’œuvre est sujet pour que la conversation ait lieu. Merci à Geneviève Roch pour ce très beau texte.
Gilbert Desmée
(22/08/08)