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  le blog anthologie

Jules VERNES

3 Janvier 2007 , Rédigé par gentle Publié dans #anthologie

Qui n'a jamais lu et entendu parler de Jules VERNES? http://www.imaginaire.ca/JHDJV-Bio.htm en cliquant sur le lien vous accèderez à sa biographie, vous y découvrir toute son oeuvre, il a marqué son époque de manière indélébile.Là aussi un auteur incontournable, un magicien du verbe qui a su réveiller en nous notre nature enfantine avec des films comme ceux cités ci-dessous. Je vous laisse en compagnie du grand homme qui nous a fait voyager tout en restant chez soi bien au chaud calé dans son fauteuil et laissant notre imaginaire faire le reste, car c'est ça quand on lit Jules VERNES, on s'évade, on s'émerveille on quitte notre terre le temps d'un livre.

Armando

L'ÎLE MYSTÉRIEUSE
( 1961 )

LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS
( 1956 )

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

Jules Verne, né le 8 février 1828 à Nantes, mort le 24 mars 1905 à Amiens, est un écrivain français, dont une grande partie de l'œuvre est consacrée à des romans d'aventures et de science-fiction (appelés du temps de Jules Verne roman d'anticipation). L'année 2005 a été déclarée « année Jules Verne », à l'occasion du centenaire de la mort de l'auteur

Un classique : Jules Verne (1828-1905)
Juillet-Août 2005

Jules Verne : "Un capitaine de quinze ans" -
Quinze longues années de succès ont passé depuis la publication de cinq semaines en ballon. Notre auteur est désormais un homme célèbre et riche. Le bonheur devrait être complet mais chaque rêve à son revers et tandis que son fils unique – désœuvré et triste – accumule les 'bêtises' et est envoyé en Inde par décision judiciaire, le couple Verne bat de l'aile et le rythme de travail que notre forçat de l'écriture s'impose l'épuise... C'est sous ces auspices que paraît alors en 1878 l'un des textes les plus sombres de Verne : "Un Capitaine de quinze ans".

Un auteur au ton plus pessimiste...

 

"En vérité, la situation était épouvantable."

Tandis que la majorité des romans de Jules Verne mettent l'accent sur la découverte de la nature, les progrès de la science ou cristallisent la personnalité d'un héros Un Capitaine de quinze ans donne l'impression d'être un roman à part où l'on sent que les aléas et les déceptions de la vie ont fortement imprégné notre auteur et où son optimisme légendaire n'est plus vraiment de mise.

Il débute pourtant – fidèle en cela aux romans Verniens – par une date précise, immédiatement suivit par les non moins habituelles descriptions de latitude et de longitude ! : "Le 2 février 1873, le brick-goélette Pilgrim se trouvait par 43'57' de latitude sud, et par 165'19' de longitude ouest du méridien de greenwich."

Mais, très rapidement, diverses remarques de notre – désormais fameux – narrateur omniscient ou plutôt 'omniprésent' permettent au lecteur de comprendre que ce roman sera beaucoup plus noir que ceux qui l'ont précédés.

Ainsi dès la page 9, le narrateur explique que "A cette époque déjà, la pêche devenait difficile. Les cétacés, pourchassés à l'excès, se faisaient rares." thème – on le sait – cher à Verne depuis Vingt Mille lieux sous les mers mais rarement exprimé si tôt dans un de ses romans.

De même, le scientifique de l'histoire n'est plus un 'héros' mais : "un de ces dignes savants à lunettes d'or, être inoffensifs et bons, destinés à rester toute leur vie de grands enfants". Et c'est ce qu'il va être tout au long du roman : un grand enfant décalé sans aucune utilité ...fait suffisamment notable dans une oeuvre de Verne pour le signaler même si on suppose – après lecture du roman – que cela était nécessaire à l'intrigue : quel savant aurait pu être trompé si longtemps sur la nature du continent où les naufragés s'étaient échoués ?

Peu après, le sauvetage en mer de cinq hommes abandonnés sur un navire à la dérive donne à Verne l'occasion d'exprimer sa colère face aux gens qui fuient leurs responsabilités : "Que des cochers (...) laissent à d'autres (...) le soin de réparer le malheur qu'ils ont causé, cela est déjà condamnable. (...) Mais, que d'hommes à hommes on s'abandonne ainsi sur mer, c'est à ne pas croire, c'est une honte !".

Et on remarque alors que le ton, de même que le vocabulaire employé par Verne, est sensiblement plus sombre : les 'dangereux', 'terrifiant' sont légions et culminent dans la disparition tragique et sanglante du capitaine Hull et des cinq matelots : "Il ne restait plus que quelques débris de la baleinière à la surface des eaux rouges de sang."

"Vous m'avez renvoyé à la côte, mais, quand je serais mort, je n'aurai plus de joug, et je reviendrai vous tuer."
Jules Verne
A travers cette tragédie, émerge un nouveau héros Verniens censé cristalliser le drame que vit la famille de Verne au départ de leur fils pour l'Inde. C'est un orphelin de quinze ans à peine qui devient à la suite de la mort de l'équipage : "Capitaine, maître, matelots, on peut dire que tout l'équipage se résumait maintenant en lui." et Dick Sand a beau n'être qu'un adolescent, il est paré de toutes les qualités digne de l'image du 'nouvel homme' cher à Verne. Un homme dont l'intégrité morale n'a d'égal que le courage et l'abnégation : "l'enfant qui comprend, dès le début, que le travail est la loi de la vie, celui qui sait, de bonne heure, que son pain ne se gagnera qu'à la sueur de son front (...), celui-là est probablement prédestiné aux grandes choses, car il aura un jour, avec la volonté, la force de les accomplir."

Mais, un héros – même un héros Vernien – ne peut q'être démuni face à la malignité et à la duperie d'un homme – esclavagiste et meurtrier – tel que Négoro : "Negoro était un de ces misérables auxquels il ne suffit pas de torturer leurs victimes : il faut encore qu'ils jouissent de leurs souffrances.".

L'Afrique : terre de tous les excès

 

"l'Afrique ! l'Afrique équatoriale ! l'Afrique des traitants et des esclaves !"

De fait, des suites d'une supercherie de Négoro, le petit groupe s'échoue sur les côtes de l'Afrique et non sur celles d'Amérique du Sud comme Dick Sand l'espérait mettant ainsi tout le petit groupe en péril et permettant à Verne de revenir vers cette terre de tous les dangers, de tous les excès mais avant tout, de toutes les explorations : "la civilisation pénétrait peu à peu dans ces contrées sauvages à la suite de ces hardis voyageurs dont le nom se lie indissolublement aux découvertes de l'Afrique équatoriale. En tête; David Livingstone, après lui, Grant, Speke, Burton, Cameron, Stanley, ces héros laisseront un renom de bienfaiteurs de l'humanité."

Ce nouveau roman - où les longues digressions géographiques ont laissé la place à l'aventure et aux descriptions sanglantes de rites barbares et autres atrocités – est d'ailleurs ponctué de deux parenthèses d'envergures de dix pages chacune dont l'une est dédié au récit en grandes lignes de la vie de l'explorateur David Livingstone de sa naissance en Angleterre à sa mort en Afrique, notant au passage l'importance que son pays a accordé à cet homme hors du commun : "il était inhumé dans l'abbaye de Westminster, au milieu de ceux de ses grands hommes que l'Angleterre honore à l'égal de ses rois." qui mourut en 1873.

A travers cette digression, on ressent pleinement le profond intérêt de Verne pour le récit des explorations de ce voyageur hors du commun dont les récits publiés en France ont sans nulle doute servi de base à notre auteur pour sa description de l'Afrique équatoriale.

L'Afrique où la nature – sauvage et indomptée – prend parfois des allures de jardins d'Eden : "dans les clairières, dont le tapis verdoyant se mélangeait de quelques brindilles roses, les fleurs variaient leurs couleurs, gingembre jaune ou bleus, lobélies pâles, orchidées rouges, incessamment visitées par les insectes qui les fécondaient."

Mais un jardin d'Eden sanglant... car ne nous y trompons pas, les fauves et les crocodiles ne sont pas loin ... ni les cannibales, véritable 'fléau' et – malheureusement - critère distinctif – selon Verne - des peuples primitifs.

Un constat renforcée par le fait, que l'Angola était encore en grande partie inconnue : "la province d'Angola était à peu près inconnue en cette année 1873, à l'époque où le Pilgrim venait se perdre sur la côte d'Afrique." ce qui permet à Verne de transcrire avec moult détails sanglants les funérailles du Roi qui soutient les esclavagistes faisant – à n'en pas douter – trembler ses lecteurs du XIXème siècle face à la barbarie des peuplades africaines : "La plume se refuserait à peindre de tels tableaux, si le souci de la vérité n'imposait pas le devoir de les décrire dans leur réalité abominable. L'homme en est encore là dans ces tristes pays. Il n'est plus permis de l'ignorer."

Jules Verne et l'esclavage

 

"La Traite ! Personne n'ignore la signification de ce mot, qui n'aurait jamais dû trouver place dans le langage humain."

Voilà le constat sans appel qui ouvre à la fois la deuxième partie du livre et la deuxième 'parenthèse' du roman ; s'ensuit alors, une dizaine de page sur l'horreur et la réalité de l'esclavagisme avec des propos qui sont parfois cinglants : "En plein XIXè siècle, la signature de quelques Etats, qui se disent chrétiens, manque encore à l'acte d'abolition de l'esclavage." et d'autres fois proprement horrifiant : "On n'estime pas à moins de quatre vingt mille le nombre des esclaves qui arrivent au littoral, et ce nombre, parait-il, ne représente que le dixième des indigènes massacrés."

D'aucun diront sans doute que l'esclavagisme dans les colonies françaises avait été aboli en 1848 et que Verne ne prenait donc aucun risque à défendre ainsi l'abolition complète de l'esclavage, il n'en reste pas moins que la grande majorité de la deuxième partie de son roman n'est qu'un immense plaidoyer pour la cause des malheureux esclaves.

Ainsi, le journal que tient Dick Sand sur les semaines qu'il passe à traverser le pays avec les esclaves - n'ayant échappé aux fers que parce qu'il était de race blanche – est émaillé de remarques terrifiantes : "Depuis hier, une mère porte dans ses bras son petit enfant mort de faim !... elle ne veut pas s'en séparer !..."

Plus loin, c'est encore pire : "Nous venons de passer près d'un arbre...A cet arbre, des esclaves étaient attachés par le cou. On les y avait laissé mourir de faim."

Point culminant de cette marche de la honte et de l'horreur, l'un des personnage du roman - la vieille nourrice noire - succombe sous les coups de hache des gardiens d'esclave sur le chemin qui les mène au 'village-marché' car elle est trop faible et trop vieille pour continuer à marcher : "Aujourd'hui, vingt captifs qui ne pouvaient plus se traîner ont été massacrés à coup de hache par les havildars ! (...) La pauvre vieille nan est tombée sous le couteau dans cette horrible boucherie...Je heurte son cadavre en passant !" ...on est très loin des voyages extraordinaires, de la beauté des fonds sous-marins ou de l'entraide des 'nouveaux hommes' de l'Ile mystérieuse...

Comble de l'horreur, Verne met l'accent sur le fait que ce sont majoritairement des noirs qui asservissent d'autres noirs avant de les revendre sur les marchés, ainsi le 'traitant' Alvez est lui-même un indigène ce qui ne l'empêche pas de faire montre de la plus grande cruauté envers les esclaves.

Dick Sand - jeune garçon volontaire au sang-froid sans faille et à la modestie légendaire - triomphe néanmoins de tous les dangers qui pleuvent littéralement sur lui et ses protégés, et le roman s'achève sur une remarque qui creuse un profond fossé entre la triste réalité du fils de J.Verne et l'archétype d'un fils idéal : "Voilà où en était arrivé par sa conduite, par son travail, le petit orphelin recueilli (...) Il était, malgré sa jeunesse, entouré de l'estime, on pourrait dire du respect de tous ; mais la simplicité et la modestie lui étaient si naturelles, qu'il ne s'en doutait guère."

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R
 Bisous ........rose
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C
désolée pour mon absence d'hier, mais j'ai du monde à la maison alors pas facile de passer voir tout le monde ! alors pour me faire pardonner ; double ration de bisous !!! bonne soirée , christel
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Z
Un petit conseil pour pas dégouter un enfant de la lecture... ne pas lui acheter la collection complète des jules verne !!! un à la fois C mieux... (vécu...)
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J
Salut Armando,<br />   Je viendrai lire tes billets après. <br />    Mais, pour l'heure, je t'invite à jeter un coup d'oeil sur mon billet du hier, portant sur les traces sur que nous laissons sur la Toile.<br />    On en reparlera.<br />   Bien à toi,<br />   Jeannot
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