Dernier hommage
Un dernière fois pensons à lui et ne l'oublions pas, il est peut être mort physiquement mais il est toujours autant présent dans nos cœurs, nous n'oublierons pas sa petite silhouette de ces derniers temps, son cri d’espoir de cet hiver 1954 ou cet homme se dressait pour dire non à la pauvreté et aux manques de logements alors que beaucoup d’homme bien pensant et bien au chaud dormaient dans des drap de satin alors que d’autres dormaient dans la rue protéger par des cartons pour éviter d’avoir trop froid. Une série de livre pour le graver à tout jamais dans nos coeurs, car l'homme oublie vite aussi
Une dernière prière et une minute de silence pour cet homme de Dieu.
Armando
Théodore Monod et l’Abbé Pierre, un duo exceptionnel pour un livre d’exception dans lequel le plus aimé des religieux et le plus pacifiste des naturalistes-explorateurs échangent leur point de vue sur l’évolution de l’être humain au tournant du XXIème siècle.
C’est Michel Bony - homme de Lettres et comédien tout autant que photographe - qui eu l’idée en 1999 de réunir ces deux grandes figures du XXème siècle.
Entretiens avec Michel Bony, Théodore Monod & L’Abbé Pierre, Editions Flammarion - Code EAN : 9782082019675, Prix : 16,30 €
Hommage à l’Abbé Pierre
Il n’y avait que lui pour oser...lui le fervent témoin de l’amour du Christ sur Terre, moine puis Abbé, était le seul qui aurait pu se permettre de questionner sa foi tout en demeurant un catholique fervent et respecté par l’Eglise.
Revenir sur ce texte, c’est retrouver toute la détermination, l’érudition et la profonde humanité d’un homme qui ne renia jamais sa part d’ombre mais su, au contraire - la regarder en face et la transcender.
Le corps de cet homme libre, inclassable, fut souvent soumis à l’épreuve de la maladie. Il passera, de 1955 à 1958, vingt deux mois à l’hôpital et subira pas moins de six opérations chirurgicales. Cette existence marquée par des retraits nécessaires pour reprendre ensuite le chemin de la parole, de la rencontre, du combat comme pour retrouver son souffle avant de poursuivre la lutte, véritable corps à corps, avec ce diable qui se cache dans les replis de nos gestes... Il y a tant d’hommes à sauver, tant de mains tendues vers le désespoir, tant de cris de douleurs, tant d’agonies... que l’urgence hurla la vie de toutes ses forces, hurla l’amour pour que ces horreurs s’enfuient à jamais de la terre.
Avec cette lucidité incroyable, le 1er février 2004, face à 6000 personnes rassemblées sur le parvis du Trocadéro, il déclara : « C’est quand chacun d’entre nous attend que l’autre commence, qu’il ne se passe rien... Faire de petites choses n’est jamais ridicule, n’est jamais inutile. Mieux vaut notre petit geste, notre petite action, qu’un grand et beau rêve qui ne se réalise jamais, c’est en agissant que nous changerons le cours des choses... Ce n’est pas à nos gouvernants de nous dire comment être solidaires. C’est à nous de leur montrer la société que nous voulons. Ils comprendront.
Entre ceux qui ont perdu leur raison de vivre, parce qu’ils n’ont pas assez, et ceux qui ne trouvent plus leur raison de vivre parce qu’ils pensent avoir tout, il faut s’aider... Tout simplement pour que les humbles ne soient plus des humiliés. C’est cette action qui donnera sens à notre vie et rayonnement à notre nation ! »
Avec cet abbé qui opposa au permis de construire « le permis de vivre », qui sauva des milliers d’êtres à la dérive, à la lisière du désastre, l’homme du XXème a peu à peu pris conscience de la courbe de sa solitude tournée vers l’obscur et de cette bonté qui ne demandait qu’à éclore. Tout commença avec Georges, premier compagnon, qui tenta de se suicider : « Tu es horriblement malheureux, dit l’Abbé Pierre à cet ancien bagnard, et moi je ne peux rien te donner. Alors, est-ce que toi, tu ne voudrais pas me donner ton aide, pour aider les autres ? » Emmaüs est né de cette raison de vivre surgie au milieu du désespoir. Ne s’agit-il pas de cette résurrection qui métamorphose les ténèbres en lumière et le crime en pardon ?
L’Abbé Pierre n’a cessé de nous montrer le chemin qui permet à l’homme de se délivrer de lui-même en allant vers les autres. Sachons nous montrer digne de ce message, laissé par cet Etre d’exception en l’appliquant au quotidien, et nous retrouverons ainsi la seule voix capable de conduire les siècles à venir au pays de la fraternité dans la paix et l’amour retrouvés.
Mais écoutons l’Abbé Pierre : « Aimer, c’est, quand tu souffres, toi, l’autre, qui que tu sois, me dire que j’ai mal, et pas pour larmoyer, mais pour que tout ce que j’ai de force, se lève pour lutter avec toi, pour nous guérir ensemble de ce mal devenu le mien, parce qu’aimer c’est ma joie dans ta joie, ta joie dans ma joie et nous ensemble au service de la joie de tous, en commençant par les plus petits ». Ainsi cet homme de prière vit à jamais dans nos cœurs.
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