Soie
Cette nuit j'ai du mal à dormir, j'ai beau me tourner et retourner dans mon lit, rien n'y fait même si je m'efforce de ne penser à rien, de fermer mon esprit aux pensées qui l'atteignent, aux idées qui surgissent sans crier gare. Que faire donc dans ces cas là ? Je me lève et je ne te bouscule pas... mais que dis-je, non je branche mon pc et je vais sur le net à la recherche de nouveauté littéraire qui serait susceptible de vous plaire. Et là, surprise je trouve ce petit livre qui à l'air tout à fait intéressant à lire, là aussi le titre laisse suggérer un moment d'émotion, teinté de tendresse et d'invitation au voyage dans des contrées lointains, en l'occurrence le pays du soleil levant. Soie fait penser à la légèreté, à quelque chose de toute à fait féminin par la grâce de la matière.
Armando
Soie, un petit mot qui contient pourtant tant de promesse... promesse de douceur et d’évanescence ; promesse de luxe et de froideur ; promesse de patience et de fragilité. Un petit mot qui contient un univers... tout comme le roman du même titre d’Alessandro Baricco.
Certains le connaissent sans doute par le biais de ses oeuvres : Les Châteaux de la colère ou Novecentro : Pianiste ou encore Sans Sang (critique juin 2003) mais ici nous nous intéresserons uniquement à Soie qui - en ce qui me concerne - représente la quintessence de l’oeuvre de ce romancier éclectique.
Alessandro Baricco est né à Turin en 1958. Amoureux de littérature et de musique, il fut avant tout musicien et critique musical. Son amour des lettres le poussera néanmoins à fonder en 1994 avec des amis une école d’écriture dénommée Holden.
Chatoiement d’étoffe de soie orangée
Adulé en Italie depuis la sortie de Soie en 1996, il anime désormais deux émissions de télévision, l’une sur l’opéra et l’autre sur la littérature. On ne peut donc rêver homme plus indissociable de la musique des mots ou de ces rythmes et de ces silences.
Lire un roman d’Alessandro Baricco, c’est à chaque fois plonger dans un univers fait de doutes, de pauses et de contrastes. C’est aussi plonger dans des univers totalement étrangers les uns des autres.
Soie est un petit roman, 140 pages tout au plus dans son format de poche qui renferme une histoire en apparence fort simple. C’est l’histoire d’un homme qui vit de la culture des vers à soie et qui - après la dévastation des productions contaminées par une épidémie - se rend au Japon afin d’y acheter des cocons sains.
Il s’embarque donc pour ces Iles du bout du monde et y rencontre un homme et une femme. Une femme dont le simple regard, transformera sa vie dans un chatoiement d’étoffe de soie orangée. Une soie si fine, qu’à la tenir dans la main, on ne sent rien.
L’intégralité du roman ressemble à cette soie : ténue et évanescente. Résistante et fragile, comme la vie, comme l’amour, comme la trahison, comme le doute.
Comme la calligraphie japonaise, à la fois ferme et douce. Petites touches posées sur un délicat papier de riz qui disent la lente mélopée de la vie, le retour des saisons, le temps qui passe, immuable...
Et c’est avec ses quelque mots que je vais vous laisser en compagnie de cet ouvrage, envoûtant et magique qui apportera chez vous la douceur d’un fil de soie ..